Anne Laure alias Ana Zulma est diplômée des Beaux Arts de Lyon. Sa pratique artistique s’est développée autour d’une approche pluridisciplinaire qui donne corps à une oeuvre protéiforme et évolutive. Des premières années de sa carrière où Ana n’était encore que Zulma double imaginaire, créature totalitaire et misanthrope, l’artiste conserve un intérêt profond pour les formes de narrations de soi et les récits. Explorant alors le genre de la performance, le personnage de Zulma était prétexte à exorciser les maux enfouis en réinventant des façons de se dire et de dire son contexte à travers l’action du corps dans l’espace. Zulma et Ana, deux antithèses qui se réunissent aujourd’hui dans l’avatar d’une artiste/conteuse. Ses récents travaux photographiques empruntent eux aussi au performatif dans leur réalisation.

Chaque oeuvre se construit en suivant une série de rituels. Ana Zulma se saisit des photographies des siennes, de celles des autres comme on se saisit d’un livre et les observe avec minutie à la recherche du punctum de l’image, ce point de la photographie qui cristallise son interprétation /réinterprétation plastique. 

Ana Zulma gratte, perce, coud, peint, altérant la matière dans l’idée d’en faire jaillir de nouvelles lectures : magnifier l’imparfait, privilégier le hasard dans l’obsession de la perfection, et finalement tourner le souvenir vers l’avenir. Car la démarche de l’artiste souvent construite autour de séries qu’elle vient enrichir au fil du temps répond à son désir profond de réconciliation. L’artiste explore ainsi la réverbération des contraires fait dialoguer le réel et son idéal, le visible et l’invisible.

Anne Laure alias Ana Zulma is a graduate of the Beaux Arts de Lyon. Her artistic practice has developed around a multidisciplinary approach that gives shape to a protean and evolving work. From the early years of her career, when Ana was still an imaginary double Zulma, a totalitarian and misanthropic creature, the artist retains a deep interest in forms of self-narration and storytelling. Exploring the genre of performance, the character of Zulma was a pretext for exorcising buried evils by reinventing ways of saying oneself and one's context through the action of the body in space. Zulma and Ana, two antitheses that come together today in the avatar of an artist/teller. Her recent photographic works also borrow from the performative in their realization.

Each work is constructed by following a series of rituals. Ana Zulma seizes photographs of her own, of others, as one seizes a book, and observes them meticulously in search of the punctum of the image, that point in the photograph that crystallizes its plastic interpretation/reinterpretation. 

Ana Zulma scratches, pierces, sews, paints, altering the material with the idea of bringing out new readings: magnifying the imperfect, privileging the chance in the obsession of perfection, and finally turning the memory towards the future. For the artist's approach, often built around series that she enriches over time, responds to her deep desire for reconciliation. The artist thus explores the reverberation of opposites, making the real and its ideal, the visible and the invisible, interact.